L’intrapreneuriat offre aux entreprises et aux salariés de formidables opportunités de création et d’innovations. Levier de croissance et de cohésion pour les uns, moyen de valorisation et possibilité d’entreprendre pour les autres, les avantages de la mise en place d’un programme d’intrapreneuriat au sein d’une organisation sont nombreuses.
Comment le mettre en place ? Et après ? Que se passe-t-il une fois les talents repérés et embarqués dans cette grande transformation ? Comment assurer la gestion de projets pour que ces derniers aboutissent ? Et surtout, que deviennent les produits et services créés avec succès ?
Zoom sur l’intrapreneuriat, grâce à Guillaume Robez, fondateur de Independant.io.
Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?
Définition de l’intrapreneuriat
Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ? C’est la pratique de l’entrepreneuriat à l’intérieur d’une organisation existante. Cela peut inclure la promotion de la créativité, de l’innovation et de la prise de risque par les employés. Mais également que la création d’environnements favorables pour les initiatives entrepreneuriales. L’objectif principal de l’intrapreneuriat est de permettre à une entreprise d’innover et de se développer de l’intérieur en utilisant les talents et les ressources internes pour créer de nouveaux produits, services ou marchés. L’intrapreneuriat peut être vu comme un moyen pour les entreprises de cultiver un esprit d’entreprise en interne. Cette démarche peut les aider à rester compétitives dans un environnement en évolution rapide.
L’intrapreneuriat est un moyen efficace de combler le besoin d’innovation et de liberté des collaborateurs les plus dynamiques et créatifs.
Les bases de l’intrapreneuriat
L’intrapreneuriat repose sur plusieurs principes clés qui sont essentiels pour développer une culture d’innovation dynamique au sein des grandes entreprises. Comprendre ces fondements permet de créer un environnement propice à la créativité et à l’expérimentation, favorisant ainsi l’émergence d’idées novatrices et la mise en œuvre réussie de projets d’innovation.
Idéation : Générer des idées innovantes
L’idéation est le processus par lequel les collaborateurs développent et proposent de nouvelles idées. Cela peut inclure des solutions aux problématiques connues, des améliorations de produits ou de procédé, ou même des concepts novateurs qui pourraient révolutionner l’industrie. Pour encourager une idéation efficace, il est crucial de créer un environnement où les collaborateurs se sentent à l’aise pour partager leurs idées sans crainte de jugement. Des méthodes telles que le brainstorming en groupe, les sessions de créativité structurée et l’utilisation de boîte à idées virtuelle peuvent stimuler ce processus en favorisant la diversité des perspectives et en exploitant l’intelligence collective de l’organisation.
Innovation continue : Mettre en oeuvre les idées
L’innovation continue consiste à transformer les idées générées lors du processus d’idéation en initiatives concrètes et rentables. Cela nécessite un cadre robuste pour évaluer, prioriser et mettre en œuvre les projets innovants. Les entreprises qui réussissent dans ce domaine établissent souvent des processus clairs et agiles. Ils permet aux équipes de travailler rapidement et efficacement sur des prototypes, de tester des hypothèses et d’itérer en fonction des retours et des données recueillies. En intégrant l’innovation continue dans leur ADN organisationnel, ces entreprises sont mieux positionnées pour répondre aux changements du marché et aux attentes des consommateurs tout en stimulant la croissance à long terme.
Crowdsourcing : Favoriser la collaboration et la co-création
Le crowdsourcing implique l’exploitation des connaissances, des idées et des compétences d’un large groupe de personnes. Il peut s’agir de collaborateurs, de clients, de partenaires ou même du grand public. En encourageant la collaboration et la co-création à grande échelle, les entreprises peuvent accéder à un réservoir riche et diversifié d’idées et d’expertise. Les plateformes de crowdsourcing permettent de mobiliser efficacement cette intelligence collective en facilitant la collecte, l’évaluation et la mise en œuvre des contributions des participants. Cela peut conduire à des innovations de rupture et à des solutions créatives qui auraient été difficiles à atteindre autrement.
Qu’est-ce qu’un intrapreneur ?
Un intrapreneur est une personne qui adopte une approche entrepreneuriale au sein d’une entreprise existante. Cela signifie qu’ils sont innovateurs et agissent comme des entrepreneurs. Ils prennent des risques et agissent de manière autonome pour développer de nouvelles idées, produits ou services qui apportent une valeur ajoutée à l’entreprise. Ils travaillent souvent avec une grande agilité et une certaine liberté pour atteindre leurs objectifs. Pour se faire, les collaborateurs utilisent les ressources et les moyens de l’entreprise.
Ainsi, mettre en place une culture intrapreneuriale au sein de son organisation est autant bénéfique pour l’employé que pour l’employeur. D’un côté l’employé est valorisé et peut donner du sens à son travail tout en bénéficiant des ressources d’un groupe. De l’autre, l’entreprise découvre des talents aux idées parfois audacieuses, sources de nouveaux produits et de croissance, tout en limitant la démission pour création d’entreprise.
Pour que cela fonctionne, il faut évidemment anticiper et définir le cadre des futurs projets. Et donc bien amorcer votre programme intrapreneur.
Lire aussi : Le guide du crowdsourcing
Pourquoi développer l’intrapreneuriat au sein de l’entreprise ?
La mise en place d’une démarche d’intrapreneuriat apporte de nombreux avantages à l’entreprise :
- Fidélisation des employés. L’intrapreneuriat peut aider à fidéliser les employés talentueux et à éviter leur départ pour démarrer leur propre entreprise. C’est également un bonne approche pour améliorer l’engagement collaborateur.
- Amélioration de la compétitivité de l’entreprise. Il peut également contribuer à accélérer l’innovation et instaurer une culture d’innovation au sein de l’entreprise. Cela permet également d’explorer de nouvelles opportunités de croissance. En outre, les employés intrapreneurs sont souvent très impliqués et développent de nouvelles compétences, ce qui peut avoir un impact positif sur la productivité.
- Renforcement de la marque employeur. Enfin, l’intrapreneuriat peut renforcer l’image de l’entreprise auprès des employés et des candidats à l’emploi. Cela peut également améliorer l’attractivité de l’entreprise, en particulier pour les jeunes diplômés.
Assurer la gestion des projets intrapreneurs
L’une des difficultés principales de l’intrapreneuriat est la gestion des projets. En effet, nombreuses sont les entreprises à se contenter de détecter les talents, sans vraiment leur fournir le cadre et les moyens nécessaires à la réussite des différentes idées et innovations des salariés intrapreneurs.
Comment mettre en place l’intrapreneuriat dans son entreprise ?
Ce qui transforme en succès l’intrapreneuriat, c’est assurément la présence d’un vrai programme intrapreneurial. Pour être efficace, celui-ci doit idéalement s’articuler autour de 3 points :
- Allouer des moyens techniques et financiers proportionnels au projet du salarié intrapreneur. C’est-à-dire définir une enveloppe ou un budget dont l’intrapreneur peut disposer à sa guise pour développer son idée. De même, il doit avoir accès aux moyens techniques en lien avec le produit ou le service qu’il crée. Et ce, y compris s’il ne sait pas s’en servir : lui donner la possibilité de se former est un gage de réussite.
- Créer un espace de travail stimulant, favorisant la prise d’initiatives. Exit le bureau individuel et l’intrapreneur seul face à son défi. La créativité a besoin de stimulation. Et pour cela, il peut être judicieux d’impliquer toutes les branches de l’entreprise, des cadres commerciaux à la secrétaire comptable en passant par le service juridique ou marketing. Offrez la possibilité d’interagir et de créer une émulation autour des projets.
- Donner des indicateurs quantitatifs aux étapes clés du projet. Le chemin d’un intrapreneur est long et sinueux. De l’idée à sa concrétisation, les étapes sont nombreuses, complexes et parfois difficiles. La présence d’indicateurs quantitatifs et d’objectifs à certaines étapes clés permet de faire le point sur l’avancée du projet, la pertinence de la ligne de conduite, et surtout, de rassurer. Loin de naviguer à vue, l’intrapreneur peut ainsi mesurer les progrès réalisés et rectifier les points à améliorer.
Accompagner les intrapreneurs
L’accompagnement des intrapreneurs semble être un point souvent oublié par les entreprises. Un programme d’entrepreneuriat interne donne aux salariés la possibilité de sortir de leur zone de confort en menant un projet innovant. Souvent, les collaborateurs n’ont pas d’expérience en tant que chef de projet par exemple. D’après différentes études, les intrapreneurs sont nombreux à soulever l’absence de soutien, d’aménagements du poste de travail, de perspectives en cas d’échec du produit ou service, peu ou pas de valorisation du salarié, etc.
C’est pour cela que la gestion de projet intrapreneurial devrait inclure systématiquement :
- Une implication effective et efficace des managers. Ce sont souvent eux les points de blocage, faute d’implication dans le projet. Les managers ont besoin d’être sensibilisés aux besoins spécifiques de l’intrapreneur. Notamment en termes de respect de la hiérarchie ou des procédures de l’entreprise. Le parcours d’un intrapreneur nécessite souvent de s’affranchir des codes habituels de l’entreprise, sans risque que cela lui soit reproché, ou pire, interdit.
- Une participation active des RH, qui passe entre autres par le fait de dégager du temps pour les entrepreneurs internes sans effet sur leur rémunération. En effet, le projet est censé être développé au moins en partie sur le temps de travail de l’employé. Cela suppose une réorganisation de son emploi du temps et de ses tâches. Les RH doivent également répondre présent pour valoriser l’intrapreneur dont le projet n’aboutit pas.
Quelles sont les différentes sorties de l’intrapreneuriat ?
La démarche intrapreneuriale est un succès et plusieurs projets aboutissent ? Ou au contraire, il stagne et n’apporte pas les résultats escomptés ? Zoom sur les différentes sorties de l’intrapreneuriat.
Intégration du produit / service dans l’entreprise
L’entreprise choisit d’intégrer le produit ou le service créé dans l’entreprise. Dans ce cas, il y a lieu de prévoir en amont les caractéristiques du transfert de propriété intellectuelle entre le salarié et la société. En effet, le régime actuel est trop rigide pour l’intraprenariat, et ce dernier se trouve d’ailleurs dans une zone de flou. L’intrapreneuriat ne fait ainsi pas parti des dispositions prévues par les articles L. 611-7 à L. 615-21 du Code de la propriété intellectuelle relatifs aux inventions par les salariés.
Le salarié intrapreneur est évidemment rémunéré pour son travail, et peut même percevoir des droits, une commission ou un pourcentage sur le produit ou le service qu’il a créé.
Abandon du projet par l’entreprise
L’entreprise peut également choisir d’abandonner le projet pour de multiples raisons : résultats insatisfaisants, peu de pertinence avec les objectifs de la société, absence de financement disponible, etc. Les conséquences sur le salarié intrapreneur peuvent alors être difficiles à gérer : désillusion, sentiment d’abandon, dévalorisation ou au contraire, colère.
Démission du salarié pour créer son entreprise
Malgré un programme innovant, un accompagnement au top et des moyens à disposition, l’intrapreneuriat ne réussit pas toujours à retenir les talents au sein de l’entreprise. Il peut même parfois être le « galop d’essai » du salarié, qui se sent alors prêt et confiant à créer sa propre entreprise.
Les modalités de sortie doivent être soigneusement établies. Il vous faut notamment être particulièrement vigilant sur la propriété intellectuelle et vérifier les clauses du contrat de travail. La présence d’une clause de non-concurrence ou de confidentialité peut vous empêcher de partir développer votre projet en dehors de l’entreprise !
Création d’une filiale / startup
Enfin, l’intrapreneuriat peut déboucher sur la création d’une start-up ou tout simplement la création d’une filiale. Et oui, quel meilleur moyen de satisfaire le besoin d’entreprendre d’un salarié tout en conservant l’accès à ses produits et services innovants ? Il s’agit là d’un projet plus complexe, impliquant une création d’entreprise. Votre (ex-)employé devient alors un partenaire. Vous disposez là d’un formidable outil de développement !
Alors, quel avenir pour les projets d’intrapreneuriat ?
L’intrapreneuriat présente de nombreux avantages. C’est pourquoi il connaît un fort essor ces dernières années, et cela ne semble pas prêt de changer. En effet, à l’heure du numérique, du télétravail et des « slasheurs », il apporte une réponse cohérente à un fort besoin d’entreprendre et de donner du sens à son travail. Il est désormais plus qu’établit que peu de gens suivront des carrières linéaires comme les générations précédentes.
L’intrapreunariat a donc de beaux jours devant lui, surtout dans les grandes entreprises. Pour cela il faut que les entreprises s’impliquent pleinement en créant des programmes dédiés efficaces. Il est d’ailleurs aujourd’hui plébiscité par 8 entreprises sur 10. Ces dernières mettant en avant sa forte contribution à la croissance et à la cohésion d’équipe.
Merci à Guillaume Robez pour sa plume.
Guillaume Robez est Neo Publisher & Fondateur de Independant.io, la plateforme de comparaison pour les indépendants, au sens large : freelances, professions libérales, gérants de TPE-PME…
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L’intrapreneuriat, c’est l’opportunité pour les salariés de monter leur boîte, au sein de leur entreprise. Un moyen efficace donc de combler le besoin d’innovation et de liberté des éléments les plus dynamiques et créatifs. Et c’est gagnant-gagnant : d’un côté l’employé est valorisé et peut donner du sens à son travail tout en bénéficiant des ressources d’un groupe, de l’autre, l’entreprise découvre des talents aux idées parfois audacieuses, sources de nouveaux produits et de croissance, tout en limitant la démission pour création d’entreprise.
1. Allouer des moyens techniques et financiers proportionnels au projet du salarié intrapreneur.
2. Créer un espace de travail stimulant.
3.Donner des indicateurs quantitatifs aux étapes clés du projet : le chemin d’un intrapreneur est long et sinueux.