Quand on compare le classement Fortune 500 (classement des sociétés américaines selon leur chiffre d’affaire) de 1995 et celui de 2017: seulement 60 entreprises (12%) présentes dans la liste de 1955 le sont encore dans celle de 2017. 88% des entreprises ont soit fusionné (ou se sont faites rachetées) avec une autre organisation, soit fait faillite, soit ne sont plus dans le top 500.
La transformation digitale peut évidemment jouer un rôle crucial dans le déclin de ces sociétés. Une autre explication que la disruption du marché est la destruction créatrice des 60 dernières années.
Qu’est ce que la destruction créatrice ? Joseph Schumpeter invente le terme dans « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » en 1942 . Il désigne le processus continuellement à l’œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.
Cela étant dit, les 60 entreprises encore présentes dans la liste sont celles qui ont adopté les méthodes startups, agissant comme elles et tentant constamment de se réinventer. Bel exemple : General Electric (125 ans d’ancienneté) sous sa célèbre bannière : « Construire, alimenter, bouger et guérir le monde. Pas juste imaginer. Faire.«
Pour comprendre comment certains grands groupes se maintiennent dans un rythme intense imposé par le monde d’aujourd’hui, nous avons aussi regardé les immenses entreprises qui s’approprient les méthodes startups : Google, Amazon, Apple, etc.
Pourquoi cette poignée d’infrastructures, agissant telles des startups, produisent un bénéfice incroyable ?
Rentrons dans le vif du sujet.
Elles appliquent un esprit intrapreunarial
Google est connu pour combiner la vision entrepreunariale des startups de façon interne dans le département R&D d’une énorme société. Chez Agorize, on est heureux de voir que le premier des 9 principes de l’innovation de l’une des entreprises les plus innovantes sur la planète est : « L’innovation vient de partout« . Google croit vraiment qu’encourager une culture d’entreprise d’innovation continue peut être fait à l’intérieur et à l’extérieur de la structure. Nous de même.
Elles adoptent des techniques « lean startup »
Nous en avons parlé, General Electric est une entreprise vielle de 125 ans. Sachant cela, la plupart des gens ne connaissant pas l’entreprise seraient tentés de dire : « Il n’y a pas plus éloigné d’une startup« .
Cependant, GE crée FastWorks, un système interne qui traduit les principes « lean startup » et d’autres stratégies disruptives à travers l’écosystème de la marque. C’est un parfait exemple d’une organisation qui comprend le besoin de combiner vitesse et agilité (comme une startup) avec les ressources et à l’échelle d’une grande structure.
L’entreprise Gartner déclare : « D’ici 2021, plus de 50% des grands groupes vont tirer parti des techniques startup« .
Elles se focalisent sur l’utilisateur (ou le consommateur)
« Créez une belle expérience client et les revenues suivront« . Gobi Kallayil, « Chief evangelist » et brand marketer chez Google.
Créer des produits faciles d’utilisation est pertinent dans tous les secteurs. Si votre focus principal est le client, l’argent suivra. La totalité des entreprises à succès vous confirmeront ceci : n’essayez pas d’être centré sur le business, soyez centré sur le client. Nous avions l’habitude de créer des produits pour les vendre à grands coups de techniques marketing et campagnes publicitaires. Désormais, c’est la survie du plus futé : celui qui considère les personnes à qui il va vendre et le respecte pour ses avis/problèmes.
Elles prennent des risques et acceptent les échecs
L’itération est clef.
Deux pas en avant, un pas en arrière… Encourager les iniatives amène des risques, et des échecs. Les entreprises qui acceptent ces échecs sont celles qui tirent leur épingle du jeu.
Les startups adoptent des techniques « lean » : elles essaient, échouent, apprennent et recommencent. Aujourd’hui plus que jamais, il est difficile d’être certain de quoi que ce soit, d’où l’importance de l’itération. Pensez aux relations amoureuses : connaissez-vous beaucoup de personnes qui ont trouvé la perfection au premier essai ? Je suis prêt à parier que beaucoup ont échoué à multiples reprises avant de trouver la bonne personne.
Elles créent des bons environnements de travail
Fort esprit d’équipe, reconnaissance du travail accompli, équilibre entre vie professionnelle et personnelle, etc. Si les entreprises se doivent d’être centrées sur le client, elle doivent aussi l’être sur l’employé. Chez Agorize, on connait très bien le sujet marque employeur parce qu’on sait à quel point il est important. On passe tous beaucoup de temps au travail, nous devons nous y sentir bien. On ne le dira jamais assez, un employé heureux est :
- Deux fois moins malade
- Six fois moins absent
- Neuf fois plus loyal
- 31% plus productif
- 55% plus créatif
Avoir des bureaux sympas n’est pas réservé aux agences créatives. Voyez plutôt.
Elles adorent (et récompensent) les excentriques
Eric Ries (devenu célèbre pour sa méthodologie « Lean Startup« ) s’est donné pour mission de faire comprendre aux grands groupes qu’il est possible d’être une startup de 10 000 employés. Les esprits entrepreunariaux s’intègrent souvent mal dans les environnements très « corporate », c’est un fait. Ils ont tendance à se rebeller vis-à-vis des méthodes (et des collègues) trop conventionnelles et passent du temps sur des choses qui ne donnent pas de bons résultats. Sauf que parfois, les bons résultats tombent et payent bien plus que les méthodes habituelles. Ries affirme : « Le fichier personnel d’un entrepreneur et celui d’un fou peuvent être incroyablement similaires« . Intéressant. Qui mieux qu’AXA peut illustrer ce propos ? Profitant de sa transformation digitale pour améliorer son approche RH, AXA a mis à disposition pas moins de 14 000 heures de formation sur le Big Data à destination de ses salariés. Une façon pertinente de développer un esprit de collaboration en interne tout en restant attractif auprès des plus jeunes générations.
Elles sont transparentes avec leurs employés
Difficile, mais nécessaire.
Les entreprises à succès gardent toujours leurs employés informés des changements et des développements majeurs de leur structure, même quand ce n’est pas plaisant à entendre. C’est quelque chose qui peut s’avérer difficile pour les grands groupes mais ils peuvent commencer à plus petite échelle : publication des procès-verbaux, discussion hebdomadaire avec le top management, etc.
Elles ne perdent pas de temps
Rien qu’aux États-Unis, 11 million de réunions sont tenues chaque jour. C’est un sacré nombre.
Pour être sûr que personne ne perdent de temps, Jeff Bezos, PDG d’Amazon, a implémenté une règle stricte dans sa société : la règle des deux pizzas. Si le nombre de participants ne peut pas être nourri par deux pizzas, pas de réunion.
On a tous connu ces réunions interminables avec bien trop de personnes pour résoudre quelque problème que ce soit. Vous savez, ce genre de réunion où quand l’on en sort, on se dit « Un e-mail aurait suffit« .
Par contre, j’ai tristement appris que les réunions ne nécessitaient pas la présence de pizzas…
Petit récapitulatif
Pour résumer (et admettons-le, parce qu’on est super gentils ), voici une petite liste des points énumérés :
- Elles appliquent un esprit intrapreunarial
- Elles adoptent des techniques « lean startup »
- Elles se focalisent sur l’utilisateur (ou le consommateur)
- Elles prennent des risques et acceptent les échecs
- Elles créent des bons environnements de travail
- Elles adorent (et récompensent) les excentriques
- Elles sont transparentes avec leurs employés.
- Elles ne perdent pas de temps
On aimerait avoir votre avis sur le sujet. Qu’est-ce que vous ajouteriez à cette liste ?