Développer les usages professionnels de l’IA grâce au Hackathon, avec Eneric Lopez de Microsoft.
Microsoft a lancé un vaste programme autour de l’IA et de son usage professionnel. Il repose sur la détection, l’évaluation collective et le déploiement de solution novatrices pour chaque métier de l’entreprise.
En ce moment, tout le monde parle de l’IA, mais IA et IA générative, est-ce la même chose ?
Eneric : L’IA générative apporte quelque chose de plus dans sa démocratisation et dans la nécessité d’accélérer son adoption. Il y a énormément d’usages maintenant d’IA générative. On est en train de voir un phénomène qui se passe, c’est que les utilisateurs, les individus s’en emparent à titre personnel et ont besoin de l’avoir dans la sphère professionnelle. On assiste à un phénomène un peu comme on l’a connu sur les devices,de « Bring your own AI » : « Je veux l’IA générative que j’ai à titre perso dans mon environnement de travail ». C’est en ça que c’est un peu aussi différent.
On sait que chez Microsoft, l’IA est un très grand sujet. Quelles sont les grandes priorités pour Microsoft ?
E : D’abord, ce n’est pas nouveau pour Microsoft, le sujet de l’intelligence artificielle.
On est une entreprise qui travaille depuis à peu près 35 ans sur les sujets d’IA. Maintenant, avec cette accélération de l’IA générative, tous les produits qui intègrent maintenant chez Microsoft de l’IA, donc les fameux Copilot, mais aussi tous les modèles qu’on a intégrés dans notre cloud, dans la plateforme Azure, avec OpenAI et avec Mistral et autres, on a une accélération de l’IA générative.
On a un enjeu chez Microsoft, c’est d’accélérer l’adoption de l’IA générative. Ça nécessite à la fois de former et de montrer les cas d’usage et d’accélérer les cas d’usage, et donc l’innovation au sein des petites, des moyennes et des grandes entreprises. Et justement, au niveau de ces entreprises, ça va autant de la petite PME à la très grande entreprise, j’imagine.
« On a ce phénomène qui est en train d’arriver de Bring your own AI. »
– Eneric Lopez de Microsoft
Est-ce que tu vois une adoption de l’IA qui est très différente entre la petite entreprise et la grande entreprise aujourd’hui ?
E : Oui. Déjà, il y a deux éléments à distinguer : les individus dans la sphère personnelle et des individus dans la sphère professionnelle. Déjà, il y a une dichotomie ! C’est-à-dire que quand on voit les derniers chiffres qui sont sortis, on a plus de 70% des personnes qui disent : » J’utilise l’IA générative au quotidien. «
Et si on prend les chiffres français, à 56%, ils le font et ils ont envie de l’avoir dans leur travail. Désormais, on voit ce phénomène qui est en train d’arriver : « Bring your own AI ». J’ai l’IA chez moi et je la veux dans mon quotidien et au travail.
De l’autre côté, dans les grandes entreprises, les collaborateurs ont tout de suite pris le virage. Ça fait partie de la transformation digitale. Ils sont en train de le mettre en place. Il y a même un phénomène un petit peu de FOMO, le « fear of missing out ». Il ne faut pas que je loupe la vague de l’IA.
Alors que si on regarde les plus petites entreprises, les chiffres ne sont pas les mêmes. Si on prend ce qui est sorti BPI Lab, une étude sur 40 000 TPE-PME, 3% seulement des dirigeants des toutes petites entreprises ou des PME françaises utilisent l’IA générative. Même s’ils y voient un grand intérêt, à 71%, ils disent : « Je ne suis pas formé », et à 72%, « je n’ai pas identifié les cas d’usage. »
On a cette dichotomie. Cette différence avec aussi un autre phénomène à titre individuel et même dans les organisations. Ce n’est pas le FOMO, c’est le FOBO : « the fear of being obsolete ». J’ai peur que l’IA, éventuellement, puisse me remplacer. C’est contre ça, qu’il faut “lutter”, en formant.
Puis, il faut détecter les cas d’usage, les identifier, travailler dessus…
Et donc, justement, quel est ton plan pour aider les entreprises à identifier leurs cas d’usage et à former aussi à l’IA ?
E: Tu fais bien de parler de plan, puisqu’on a lancé le 12 mars dernier, un grand mouvement qui s’appelle À VOUS L’IA. Il repose à la fois sur de la formation pour avoir des utilisateurs éclairés et sur la détection et partage des cas d’usage.
« Pour identifier les cas d’usage, on ne va pas avoir une approche techno-centrée. »
– Eneric Lopez de Microsoft
On va avoir une approche plutôt centrée sur la valeur métier. Quel est le caillou que vous avez dans la chaussure ? Et qu’est-ce que l’IA pourrait faire pour vous ?
Et le meilleur dispositif pour aider les gens à imaginer, c’est de le faire en mode open innovation, et c’est pour ça qu’on s’est mis à travailler avec vous. C’est pour ça qu’on a décidé de créer la plateforme À VOUS L’IA sur Agorize, parce que derrière, on référence ces contenus de formation. Rapidement, on peut aller sur cette open innovation, sur la création « d’idéathons », de hackathons. On va avoir ces groupes de travail qui vont pouvoir être ensemble et travailler sur l’identification et affiner les cas d’usage. Cela pour les déployer à grande échelle.
Quand on fait des choses à l’échelle, je prends l’exemple d’un hackathon, qui s’est terminé le 12 juin, qui s’appelle Women In GenAI. Notre objectif était : comment sensibiliser des jeunes femmes à l’IA générative ou des étudiantes à travers la France sur ce sujet-là ? On l’a fait en partenariat avec EY. On a des équipes de jeunes femmes, qui sont un peu partout. qui vont travailler sur des vrais cas concrets amenés par des clients, des partenaires : France Travail, Malakoff Humanis, l’Assurance Maladie.
Mais il faut animer ces équipes. Il faut qu’elles puissent se retrouver, qu’elles puissent échanger, qu’elles puissent être connectées avec leur mentor et leur coach. Ça, c’est l’avantage de le faire sur une plateforme digital et c’est ce que vous nous apportez côté Agorize.
Merci à Eneric Lopez de Microsoft France pour son éclairage et ses conseils.
Pour en savoir davantage sur les hackathons IA, voici un résumé du dispositif.